À Gitega, l’Organisation World Vision Burundi, à travers son projet Enough, a organisé ce mercredi 26 novembre 2025 un atelier de sensibilisation des élus locaux et de l’administration sur la gestion et le financement des cantines scolaires. L’objectif est ambitieux : nourrir chaque élève d’ici 2032 et faire de la cantine scolaire un levier stratégique pour l’éducation et le développement local.
Dans son allocution de bienvenue, le Gouverneur de Gitega, Liboire Bigirimana, a rappelé que la cantine scolaire n’est pas un simple service optionnel, mais un investissement à long terme pour améliorer la réussite scolaire et le développement communautaire. Frédéric Bangirinama, Secrétaire permanent au Ministère de l’Éducation, a présenté la situation actuelle des cantines scolaires au Burundi, soulignant que seuls 730 000 élèves bénéficient actuellement de repas à l’école, alors que 2,9 millions d’enfants devraient être servis, soit seulement 25 % des besoins nationaux.
Pour combler cet écart, le gouvernement prévoit un investissement de 26 milliards de FBu, en complément des contributions des partenaires techniques et financiers, avec pour objectif d’étendre chaque année la couverture à 100 000 élèves supplémentaires.
Malgré ces efforts, plusieurs obstacles freinent le développement des cantines scolaires. Certains élèves, bénéficiaires de repas, se retrouvent parfois privés, ce qui impacte leur assiduité. Les infrastructures de stockage des vivres restent souvent insuffisantes ou inadaptées, la production agricole locale, principale source d’approvisionnement, est limitée, et le coût d’investissement du programme demeure élevé, excluant certaines écoles. De plus, certaines coopératives locales ne disposent pas des capacités nécessaires pour approvisionner efficacement les établissements scolaires.
Les participants à l’atelier ont proposé plusieurs mesures pour renforcer la durabilité du programme : soutenir les coopératives agricoles pour augmenter la production locale, exploiter ou rentabiliser les concessions scolaires inutilisées, mobiliser la diaspora et sensibiliser les ménages pour accroître la production agricole, moderniser les coopératives et faciliter l’accès aux intrants agricoles pour améliorer les pratiques locales.
Ils ont également insisté sur l’importance d’une gestion efficace des ressources, d’une coordination optimale des acteurs et de la pérennité des appuis. Parmi les opportunités identifiées figurent la mobilisation des ressources locales, la participation active des communautés et l’engagement des partenaires techniques et financiers.
Enfin, les participants ont souligné le rôle clé des parlementaires dans la généralisation et le financement du programme, afin que chaque enfant du Burundi puisse bénéficier d’un repas scolaire d’ici 2032.
HAVUGIYAREMYE Dieudonné












